Deux heures du matin par un léger froid d'hiver, allongé sur l'herbe verdoyante qui se recouvrait peu à peu de son sang, il était perdu dans la nuit noire et obscure comme il avait l'habitude de la regarder. Depuis son plus jeune âge, il a toujours voué une admiration au ciel, pouvoir s'échapper quelques minutes, quelques instants lui paraissait être une éternité. S'éloigner de la réalité, s'enfuir de sa vie, s'envoler comme un aigle, voyager de nuage en nuage. Admirer une nuit étoilée composée des plus belles étoiles scintillantes, un ciel noir comme les nuits sombres se font rares de nos jours, ce spectacle lui manquait tellement, il en sourit, malgré une balle dans le ventre, il souriait, appréciant ces dernières images et acceptant cette fatalité qui était venu jusqu'à lui. Ses dernières forces commençaient à s'échapper lentement de son corps, il avait de plus en plus froid, il aurait voulu pouvoir laisser plus qu'une simple lettre avant de quitter cette vie peu paisible et si triste qu'il a vécu mais il ne pourrait rien changer à ça, les décisions qu'il avait prise tout au long de sa vie n'était qu'une succession de sacrifices. Ce dernier aura été honnête, et plein de générosité dans le geste cependant les bonnes personnes n'ont pas toujours une vie saine et heureuse. N'est heureux que la personne qui décide que ses attentes seront petites, si tu vois trop grand dans ta vie, tu ne connaîtras que déception, regret, haine et torture. C'est à ça qu'on peut différencier une personne optimiste qui veut toujours plus et qui veut pouvoir penser que tout va bien dans le meilleur des mondes et une personne pessimiste qui attend peut de la vie et qui ne reçoit que de bonnes perspectives en appréciant les petites choses et qui sait quoi attendre de la vie. Il avait des principes moraux importants, un fil conducteur dans sa vie, il savait ce qu'il voulait et quand il le voudrait, une vie simple peu exotique, peu pétillante mais une vie qui lui conviendrait, la tranquillité est parfois très compliqué à obtenir. Il n'en demandait pas tant, rencontrer une femme pour qui l'attraction dépasserait le charnel, l'attirance dépasserait le béguin, la curiosité dépasserait l'intérêt, l'amour dépasserait les regrets. Une femme qu'il pourrait chérir, combler et rendre heureuse de par ses faits, ses mots, sa présence, ses gestes, son humour, son caractère, son intégrité. Une femme qui lui rendrait son amour évidemment, qu'ils partageraient ensemble un bonheur indescriptible, hors du commun, toujours plein de surprise qui forgerait leur amour dans la pierre comme un roc indestructible que rien ne pourrait briser même le temps n'aurait pas le pouvoir de consumer cet amour. Il suivait un adage depuis ses quinze ans : "La vie est faite pour être partager, le partage se fait à deux minimum, elle se partage avec des amis, de la famille, des gens plus ou moins proches mais avant tout elle se partage avec la personne qui pour vous changera votre vision du monde, changera la vision de votre vie, cette personne avec qui vous voudrez tout partager dans les ténèbres les plus obscurs tout comme dans la lumière brillante de mille feux. La vie se partage à deux avant tout." Il ne rêvait que d'une chose dans sa vie, trouver cette personne pour partager sa vie et transmettre sa passion et son expérience à sa descendance ; bien plus qu'un rêve, c'était son but, son attente de la vie, sa raison d'être. Il faisait toujours le même rêve, vivant dans une maison ni trop grande ni trop petite, pouvant accueillir un couple et deux enfants, il se voyait assis sur un canapé en train de lire son journal avec un feu de cheminée près de lui pour lui tenir chaud à l'approche de Noël, il pouvait apercevoir le sapin enguirlandé et attendant uniquement les cadeaux juste derrière son journal. Des cris parviennent d'en haut, on reconnaît deux voix distinctes, des enfants jeunes au son de la voix en train de s'amuser dans leur chambre puis posant son journal, il éteignit la télé affichant une journaliste en train d'annoncer fièrement l'élection d'un nouveau président américain moins tyrannique que le précédent. Commença à monter les escaliers et arriva en face de la chambre des deux enfants de dos, approximativement âgé de trois et cinq ans, le premier jouait avec de petites voitures tandis que l'autre lisait un livre. Il se retourna et vit sa (probable) femme via un miroir placé dans le hall du premier étage de dos en train de se sécher les cheveux, de longs cheveux blonds resplendissants comme reflète le soleil en plein caniard d'un mois d'août caniculaire. Il s'approcha doucement de leur chambre et au moment d'entrer dans la pièce quand elle se retourna, le rêve prit fin comme si le fait de pouvoir poser un visage sur ce corps serait triché, il est interdit de connaître son destin avant l'heure, il est interdit de tromper notre futur, il est tout tracé, rien ne peut nous en faire dévier excepté une balle dans le ventre un soir de décembre à quelques jours d'une des plus belles fêtes de l'année, une des plus joyeuses. Cela faisait à peine quelques secondes qu'un petit ruisseau commençait à se former près de sa jambe droite quand le premier flocon de neige tomba sur sa main droite. S'en suivit des dizaines puis des centaines en un instant l'herbe verte était recouverte de drap blanc aussi clair et pur qu'un nuage dans un ciel bleu azur au mois de mars. Ses yeux devenaient de plus en plus dur à rester ouverts, une lutte avec lui même pour pouvoir profiter le plus longtemps possible de ces quelques instants aussi magiques et exceptionnels soit-il.
lonely-boy
Ryan
lonely-boy
Ryan
Lundi 3 décembre 2012 à 2:00
C'est dans la nuit noire que les étoiles les plus claires sont les plus rayonnantes, aux quatre coins du monde, une étoile rayonne sur toi. Elle est là pour te protéger, pour veiller sur toi et te montrer la voie à suivre. La vie nous fait faire des choses parfois insensées, elle t'éloigne de ton chemin mais au final toute personne retrouve sa route un jour ou l'autre, seul le temps le permet et parfois le temps n'est qu'une question de patience.
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